Rassembler des idées et agir en vue de la transition énergétique


  
Au collège de l’Elysée à Lausanne, la classe de Timothée Crettenand propose des projets pour accompagner son établissement vers la transition énergétique. Après avoir identifié les enjeux et les solutions possibles en lien avec l’utilisation ou non des énergies fossiles, le temps est venu de mettre en avant leurs idées.

« L’implication ne passe pas uniquement par le vote », voilà comment Timothée Crettenand, enseignant de géographie au collège de l’Elysée à Lausanne a voulu motiver ses élèves de 11H. Dans un contexte de votations fédérales touchant aux enjeux énergétiques, l’enseignant en a profité pour mêler éducation à la citoyenneté, en reproduisant le processus d’initiative populaire en classe, et le débat, tout en leur demandant de réfléchir à ce qu’ils pourraient faire dans l’optique d’un développement durable.

La transition énergétique n’est pas seulement un sujet d’actualité à l’échelle globale. Au niveau local, de nombreuses initiatives peuvent être prises pour aller dans ce sens. La classe de Timothée Crettenand et les projets qui ont été proposés par ses élèves en sont la preuve. Sur la base de trois thématiques : l’agriculture, le bâtiment et les transports, ils et elles ont dû imaginer le futur de ces secteurs sans le pétrole, tout en utilisant leur école comme terrain d’application. Ensemble, ils développent et mettent en œuvre une représentation de l’avenir, motivante et centrée sur l’action.

Pour ce faire, ils et elles se sont impliqué-e-s en allant rencontrer personnellement des experts des trois thématiques dans le but de recevoir des conseils sur les scénarios d’avenir auxquels ils et elles ont pensé. Les tl (transports lausannois), la ferme pédagogique de Rovéréaz et les services industriels de la Ville de Lausanne se sont prêtés au jeu. Deux groupes pour le bâti, deux groupes pour l’agriculture et un groupe pour les transports. Une autre démarche a été de prendre des contacts via courrier pour recueillir des informations notamment dans le but de sonder la faisabilité de leurs projets. Le groupe d’enseignant-e-s qui gère le jardin potager de l’école, les enseignante-e-s détenteurs d’une place de parc, mais aussi les autorités de la Ville de Lausanne ont été contactés. Lors de ces dernières prises de contact, les élèves ont pu rencontrer quelques difficultés et ont remarqué que le changement souhaité ne se faisait pas en un claquement de doigts. Ils et elles ont pu analyser les dynamiques sociales, identifier les groupes d’acteurs impliqués et leurs intérêts, et s’interroger sur les rapports de force qui étaient à l’œuvre. L’enseignant se veut tout de même optimiste à ce propos en confiant que « l’important est de mener des mesures concrètes, ce qui permet aux élèves mieux retenir les apprentissages » et de développer des compétences en EDD. Par les propositions de projets pour leur école, les élèves utilisent leurs marges de manœuvre, identifient les questions liées au développement durable et cherchent ensemble des réponses.

Les dernières leçons de géographie de l’année ont été le théâtre des présentations des posters des idées de projets et de leurs réflexions sur les thématiques, en lien avec la transition énergétique. Utiliser le toit de la salle de gym pour y faire de la permaculture, ou y mettre des panneaux solaires, créer une micro centrale hydro-électrique à partir d’un cours d’eau proche (la Vuachère) pour alimenter l’école en électricité, réinvestir des espaces à disposition pour en faire d’autres jardins potager, instaurer un abonnement à la cantine pour limiter le gaspillage alimentaire, y augmenter les prix pour garantir une alimentation issue de l’agriculture biologique ou encore limiter l’accès à des places réservées aux enseignants pour ceux qui pourraient venir travailler par d’autres moyens, installer des bornes publibike à la place, toutes ces propositions viennent des élèves et espèrent pouvoir être réalisées.

Dans un souci de diffusion de ces idées à toute l’école, les posters ont été affichés dans le hall principal de l’établissement et visibles par tous les acteurs de l’école. Même si certains élèves doutent de leur réel pouvoir d’action, la mise en place du projet a suscité leur intérêt, tout comme la compréhension des enjeux à l’œuvre tant à l’échelle globale qu’à l’échelle de leur établissement.